Le peuple gabonais va connaitre au mois de décembre prochain, sa deuxième consultation nationale depuis l’avènement de l’ère démocratique. Le contexte dans lequel l’adoption de cette nouvelle constitution va s’opérer, laisse présager une déroute du peuple quant à sa responsabilité de se prononcer objectivement car il semble ne pas mesurer l’envergure de sa responsabilité et les enjeux qu’elle comporte.
A l’issue du coup de la libération du 30 août 2023, les autorités de la Transition ont justifiés leur acte par la promesse d’une restauration des Institutions au bout de deux ans. Et ce processus nous a permis d’observer le caractère inclusif mis en œuvre par la collecte des propositions des populations des quatre coins de notre pays, et par l’implication de toutes les couches sociales lors du Dialogue National Inclusif d’Agondjé, qui a vu la participation de près de 600 compatriotes, du 02 avril au 30 avril 2024.
Aujourd’hui où l’étape de la constituante est franchie, et que le Référendum se trouve à quelques mois, le gabonais lambda, acteur majeur de cet exercice, semble assimiler cette notion à une élection politique portée sur un candidat du OUI ou du NON. Par conséquent, quelles sont les causes de ce phénomène ?
I/ ABSENCE D’UNE STRATEGIE DE COMMUNICATION PEDAGOGIQUE MASSIVE
Le Référendum est une consultation populaire au cours de laquelle le peuple exerce la plénitude de sa souveraineté, de son pouvoir. Il s’agit pour lui de se prononcer sur l’adoption d’une nouvelle Constitution. De 1995 à maintenant, 29 ans se sont écoulés. Ce qui veut dire qu’une personne née en 1990, et quelque peu avant, n’a aucune connaissance sur cet exercice capital qui engage la Nation tout entière et les enjeux qu’il comporte.
Les générations nées après 1990 n’ont connus que des élections politiques portées sur le choix d’un candidat aux Présidentielles, aux Législatives et aux Locales. Et ce mécanisme s’est installé au fil des ans. Le mode opératoire de ses joutes électorales a fait naître, au-delà de l’intérêt financier, des réflexes portées sur l’émotion, la relation, la parenté, l’amitié dans le choix d’une candidature à une fonction élective. Ces influences multiples, qui aujourd’hui sont l’essence même de l’électeur gabonais, sont en phase de porter atteinte à son appréciation des enjeux que comportent le Référendum, surtout quand on sait qu’il commande une lucidité absolue sur l’acte électoral à accomplir.
Or l’absence d’une stratégie de communication pédagogique massive pour permettre aux citoyens gabonais de faire une mise à jour sur leur comportement électoral, va conduire le Peuple à agir avec les réflexes cristallisés d’une élection portée sur le choix d’un candidat du OUI ou du NON lors du Référendum.
Et ces reflexes sont perceptibles sur la toile et dans toutes les voix de communications possibles ou le débat du Référendum est orienté sur la personne, et non sur la Constitution elle-même.
Ce que nous tentons de démontrer ici, c’est que l’absence d’une communication pédagogique massive sur le Référendum entraine le Peuple dans la confusion quant à l’exercice de son pouvoir. Il peut être mal orienté par le fait de ne pas saisir la pertinence des réformes opérées par les autorités de la transition dans leur projet de restauration des Institutions. Ce qui par conséquent peut être contre-productif vis à vis des engagements qu’ils ont pris devant le Peuple gabonais tout entier.
II/ LE FAIT VOLONTAIRE DES HOMMES POLITIQUES
L’opinion assiste depuis le mois de Juin dernier à la manifestation des débats controversés et autres manifestations de soutiens des hommes politique de la transition et de l’ancien régime sur la question du Référendum. Et cela accentue la confusion au sein du Peuple.
Lors d’un Référendum, on est sensé adopter une Constitution sur la base de la pertinence des Réformes de certaines dispositions qui trouvent leur conformités aux aspirations du Peuple. Cependant, la communication faite par les hommes politique qu’ils soutiennent les autorités de la Transition ou non, à tendance à décorer leur contenu sur la personne.
Pour ceux qui soutiennent les autorités de la Transition, il faut voter le OUI au regard des réalisations faites par le Président de la Transition. Il faut lui faire confiance, car il peut faire mieux.
Or cette volonté manifeste à vouloir montrer sa loyauté au Président de la Transition, par les hommes politiques crée l’effet du « Pavé de l’Ourse » et donne du grain à moudre à ses détracteurs. Ce soutien intéressé et motivé par les intérêts politiques place malheureusement ce dernier comme l’être au centre de l’élaboration de cette Constitution, en lieu place du caractère inclusif qui a prévalu depuis le Dialogue National. Ils donnent ainsi raison à ses détracteurs, dans la mesure où la tendance du NON semble prendre le dessus sur le OUI.
Sachant que le Peuple a acquis le reflexe unique de l’exercice du vote porté sur les candidatures aux fonctions électives ces 30 dernières années, et que les acteurs politiques actuels font prévaloir les actions posées par les autorités de la Transition pour obtenir un OUI massif lors du Référendum, les ennemies de la République entretienne cette confusion par une manœuvre ayant pour but de créer un sentiment de rejet sur ce projet de Constitution au sein de l’opinion.
Par des argument fallacieux montés de toutes pièces pour décrire les motivations des auteurs du coup de la libération, autres que ceux connus par le peuple, par des ouvrages littéraires visant à peindre en noir des ambitions nobles et pragmatiques, affichés par les autorités de la transition, ils assimilent sciemment le Référendum qui est une consultation populaire pour l’adoption d’une nouvelle constitution, à une élection politique portée sur une candidature, afin que l’effet de levier d’un « doute » puisse créer un rejet systématique du Peuple sur l’adoption de la Constitution, comme cela se fait lors d’une candidature. Et c’est ce que croit le gabonais lambda, car le débat est mené ces derniers temps sur la question du Référendum porte sur une candidature du OUI ou su NON.
Il y a donc lieu de mener une grande réflexion, afin d’apporter une solution rapide à cette confusion en ce sens où elle risque de créer des incompréhensions pouvant affecter l’appréciation des enjeux de l’exercice démocratique auprès des citoyens, au-delà de porter atteinte à l’esprit patriotique et à la maturité démocratique qui placeront le Gabon parmi les Grands pays démocratiques.
TIL MVE ONDO
Expert en Stratégie de Communication et marketing Politique
Coordonnateur provincial du CORDON
pour le Woleu Ntem
Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *
SORTIE OFFICIELLE DU CORDON.
La critique est aisée, mais l’art est difficile
LE CTRI, Une Arme de Construction massive
MICRO TROTTOIR DU CORDON SUR LE REFERENDUM 2024
OLIGUI c’est bon
2020 - Gabon Prime News - tous droits réservés | conçu et mis en ligne par Blusky Technologies.